Est-ce parce qu’il a demandé aux guinéens épris de justice de descendre dans la rue pour manifester ou est-ce parce qu’il s’insurge pour que nos enfants puissent retourner étudier qu’Elie Kamano a été arrêté ?
Sommes-nous en train de vivre le prodrome de la mort de notre état de droit ? De notre démocratie ? Sommes-nous devant ces instants abjects qui annoncent le totalitarisme, ces moments trop nombreux dans l’histoire. Ceux qui sont passés presque inaperçus sur l’instant mais qui ont tout changé ?
Je ne veux pas être le témoin de cet instant, je ne veux pas être spectateur de l’abominable, de la plongée de notre pays dans l’abime de la répression et de la force brute. Sûrement pas !
Que l’on nous explique la raison de son arrestation ! Car je préviens ceux qui ont aujourd’hui le pouvoir d’arrêter les hommes libres et de museler la parole. Nous ne serons pas complices, car spectateurs, de ces Longs Couteaux !
Et j’en appelle directement au citoyen Condé, notre président, qu’il agisse vite et qu’il apaise tout aussi rapidement ce qui ressemble à un cauchemar.
Et que jamais les hommes ne soient arrêtés parce qu’ils s’expriment, cela même pour quelques heures.
Il est temps pour notre dirigeant d’apaiser le climat actuel, de nous rassurer sur ces rumeurs nauséabondes de troisième mandat et d’agir pour que nos enfants puissent retourner étudier !
Nous avons franchi les limites de la honte, mais notre susceptibilité se relèvera, en revanche que nous ne franchissions pas celles du mépris des Hommes.
Que dès demain soit trouvée une solution pour nos enfants, car notre avenir pourrait, lui, ne pas se relever.
Ahmed Kourouma
Ancien secrétaire général de l’UPG