Dans un revirement majeur pour la démocratie sénégalaise, le Conseil constitutionnel du pays a récemment mis un terme à une controverse politique en annulant la décision de reporter l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février, la reprogrammant désormais pour le 15 décembre 2024. Cette décision fait suite à une période de tensions politiques intenses, marquée par des désaccords profonds au sein de la sphère politique du Sénégal.
Le Parlement du Sénégal avait précédemment approuvé un report de l’élection présidentielle, prolongeant de facto le mandat du président en exercice, Macky Sall. Cette mesure avait été justifiée par une loi votée le 5 février, qui visait à décaler l’élection de près de dix mois. Cette initiative législative avait été rapidement suivie par un décret présidentiel ajustant le calendrier électoral en conséquence.
Cependant, cette tentative de modification du calendrier électoral a été accueillie par une vague de critiques et d’oppositions, tant de la part de figures politiques que de membres de la société civile, qui y ont vu une atteinte aux principes démocratiques fondamentaux du pays. Les critiques ont été si vives que la situation a été qualifiée de « coup d’État constitutionnel » par certains, entraînant des manifestations publiques. Ces dernières ont malheureusement dégénéré en violences, aboutissant à la mort de trois personnes et à l’arrestation de dizaines d’autres.
La décision du Conseil constitutionnel, en invalidant à la fois la loi et le décret présidentiel, a été perçue comme un rappel impératif de l’importance de l’adhésion aux principes constitutionnels et à l’ordre démocratique. En réaffirmant la date originale de l’élection, le Conseil a non seulement apaisé les tensions immédiates mais a également envoyé un message fort sur la primauté de la loi et le respect des processus démocratiques.
Cette résolution intervient dans un contexte où de nombreux partenaires internationaux du Sénégal exprimaient leur inquiétude quant au risque accru de violences politiques. Ils ont largement salué la décision du Conseil, la considérant comme une étape cruciale vers la restauration de la stabilité politique et la préservation de la démocratie dans le pays.
En somme, l’annulation du report de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel sénégalais marque un moment décisif dans l’histoire politique récente du pays. Elle réaffirme l’engagement du Sénégal envers les principes démocratiques et constitutionnels, tout en ouvrant la voie à une période de réconciliation nationale et à la préparation d’une élection présidentielle attendue avec impatience.
— conakrylemag