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TRAITEMENT MÉDIATIQUE DES ASSASSINATS SUR L’AXE (Par

Je comprends la volonté de mes collègues journalistes d’informer, de rendre compte de la « réalité« . Je comprends l’objectif de transmettre les faits. Mais quels faits? Est-ce que cette volonté de dire le « réel » doit occulter la douleur, l’humanité et le respect de l’intimité?

Comment comprendre cette avalanche de micros, caméras et dictaphones pour arracher les mêmes mots de douleur, de malheur, presqu’identiques de ceux qui ont perdu leurs enfants sur l’axe?

Les mêmes sempiternelles questions pour les mêmes éternelles réponses: quel est votre nom? Votre lien avec la victime? Comment la victime a été tuée? Et ma question préférée: qu’est-ce que vous avez à dire aux autorités?


On filme les tâtonnements. On enregistre les pleurs. On zoome sur les lamentations. On scrute et on déshabille les fêlures de l’âme. Décidément, la meilleure information, c’est ce qui déclenche l’émotion, uniquement l’émotion. Sauf qu’à force de raconter toutes ces morts, l’émotion a foutu le camp.

Il n’y a plus d’empathie. Ce qui se passe n’émeut plus personne. Ça ne choque plus de voir le corps d’un gosse qui baigne dans une marre de sang. Ça ne touche plus, les lamentations d’une mère, d’un père, d’un frère. On regarde ça du coin de l’oeil sur son téléphone comme toute chose qu’on a vue et revue, encore et encore.


Alors, à quoi bon raconter une histoire qui n’accroche plus, n’apporte rien de nouveau? Parce que tout journaliste sait que c’est la nouveauté, ce qui est nouveau qui fait information. C’est pourquoi d’ailleurs l’information aux premières heures des médias s’appelaient: nouvelles ou news en anglais.

A LIRE >>  On a applaudi et on applaudit encore ce qui vient de se passer au Sénégal.


Alors, chers confrères, vos reportages sur ces tueries devenues banales dans ce pays ne répondent plus au critère élémentaire d’information. Vos histoires ont quelque chose de déjà entendu, de déjà vu. C’est du réchauffé, usé jusqu’à la corde.

C’est donc le moment de se demander si on respecte les deuils des gens ou si tout simplement on donne vraiment des informations, au sens journalistique du terme. Si c’est non, de grâce, faites ce que tout bon journaliste ferait: changer d’angle! Autrement dit, apprenez-nous quelque chose qu’on ne sait pas: informez-nous.

Merci pour votre compréhension.

Souleymane Thiâ’nguel Bah

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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