Le jihadiste mauritanien, Saleck Ould Cheikh, a été rapatrié mercredi soir à Nouakchott à bord d’un vol spécial.
Condamné à mort, il s’était évadé de prison le 31 décembre et a été finalement arrêté en Guinée, en compagnie d’un autre Mauritanien et de deux Bissau-Guinéens. Sa fuite soulève à nouveau la question de la sécurité aux frontières en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, pays par lequel il est passé durant sa cavale.
Agé de 31 ans, Saleck Ould Cheikh est originaire de la région d’Atar. Il se serait affilé à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans les années 2000. En février 2011, il fait partie du commando, composé de trois voitures chargées d’explosifs, qui tente un attentat contre le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Saleck Ould Cheikh est arrêté et condamné à mort. Depuis, il est détenu dans la prison centrale de Nouakchott, d’où il s’est évadé le 31 décembre dernier.
Au total, Saleck Ould Cheikh aura passé trois semaines en cavale, avec un complice. Tous deux étaient armés au moment de leur arrestation. Trois semaines passées entre le Sénégal et la Gambie.
« C’est tout à fait possible, nos frontières sont très perméables », reconnaît un douanier sénégalais. « Ces personnes, ajoute ce responsable, ont bien pu passer par le fleuve Sénégal, nous n’avons pas suffisamment d’hommes pour surveiller intégralement ces zones-là ».
Depuis son arrestation mardi 19 janvier, la question fait la Une de la presse sénégalaise. Signalé à Saint-Louis après son évasion le 31 décembre, Saleck Ould Cheikh, est resté introuvable. Les efforts des services mauritaniens et sénégalais n’ont pas empêché le fugitif de se mouvoir du nord au sud du Sénégal.
Mesures de sécurité au Sénégal
Interpellé par les députés sur les problèmes sécuritaires à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo n’a donné aucune information sur cette fuite de Saleck Ould Cheikh.
« La question de savoir si nous avons pris des dispositions relatives au phénomène du terrorisme qui est à nos portes… C’est une lutte que tout le monde doit prendre à bras le corps. C’est un mal qui est là, il ne faut pas se voiler la face, nous travaillons pour que ça n’arrive pas. C’est un combat qui doit être mené par tous les Sénégalais. »
Devant les députés, le ministre a annoncé la création d’une cellule opérationnelle de sécurité intérieure, activée en cas d’attaque. Dans la capitale, les contrôles sont renforcés depuis l’attentat à Ouagadougou notamment aux principaux carrefours, au niveau des lieux publics.
Sans donner plus de détails, Abdoulaye Daouda Diallo a également indiqué que les établissements, notamment les hôtels qui ne respectaient pas les nouvelles mesures de sécurité pourraient être fermés. Le pays est souvent cité par les experts du terrorisme comme étant une possible cible des groupes jihadistes.
RFI
— conakrylemag